La course contre la montre de Tony Blair

Hier soir, lors du Conseil Européen, la majorité des pays européens ont exprimé, sans surprise, leur désaccord vis à vis de la proposition budgétaire de la présidence britannique. Tony Blair s'est donc engagé à soumettre à ses partenaires une nouvelle proposition à 11h ce matin, après une rencontre avec chacun des dirigeants.
Pour résumer le déroulement du dernier jour du Conseil, citons cette phrase du ministre des affaires étrangères néerlandais : "nous aurons une très longue journée et une très longue nuit".

Quand s'arrêtera la négociation des prochaines perspectives financières?

En dépit des critiques de ses partenaires européens, Tony Blair n'a proposé hier que de maigres changements par rapport à sa proposition initiale. Dans sa nouvelle offre, l'enveloppe totale n'est revalorisée que de 2,5 milliards d'euros, pour atteindre 849,3 milliards sur sept ans. On est donc toujours aussi loin des 871 milliards proposés en juin par la présidence luxembourgeoise, et encore plus de ce que souhaitait la Commission. Les critiques demeurent toujours aussi virulentes d'autant plus que ces coupes budgétaires se font sur les aides régionales attribuées aux 10 nouveaux Etats membres et très peu sur le "chèque britannique".
Les dirigeants européens devront ce soir et demain accepter ou non ce budget. Sachant qu'il doit être voté à l'unanimité et que les premiers ministres lituaniens et polonais ont déjà annoncé leur veto, le Conseil Européen s'annonce électrique. L'Autriche héritera donc certainement de ce dossier lors de sa reprise de la présidence an janvier 2006. Par ailleurs, les dirigeants européens devront également traiter d'un autre point polémique lors de ce Conseil à savoir si l'élargissement de l'UE doit continuer avec la question de la reconnaissance du statut de candidat à l'adhésion de la Macédoine.

La négociation du budget de l'UE pour 2007-2013 s'annonce serrée

Le Conseil Européen des 15 et 16 Décembre-sous présidence britannique-tentera une fois de plus d'établir les perspectives financières pour la période 2007-2013. La présidence britannique a déjà fait, lundi dernier, une proposition qui a été rejetée. Celle-ci revoyait à la baisse le budget, particulièrement pour les fonds structurels attribués aux dix nouveaux Etats membres ravivant au passage la polémique du "chèque britannique". Ce privilège financier avait été attribué à l'Angleterre à l'époque où celle-ci bénéficiait moins que les autres Etats membres des politiques communautaires. Ce privilège n'a aujourd'hui plus lieu d'être selon la majorité des Etats cependant l'Angleterre ne veut négocier que si le budget de la PAC est revu également, budget qui a normalement été "sanctuarisé" jusqu'à 2013.
Philippe Douste-Blazy a appelé hier la présidence britannique " à penser plus à l'Europe qu'à son propre pays". Nous verrons rapidement si cette requête a été entendue car Londres doit faire de nouvelles propositions aujourd'hui ou demain. Néanmoins, Tony Blair a précisé qu'elles différeraient peu des précédentes.

Pour en savoir plus : http://www.lefigaro.fr/europe/20051212.FIG0234.html?082014